Les passoires thermiques sont au centre de nombreuses transactions immobilières. Ces biens présentent en effet un intérêt certain pour certains acheteurs qui voient en eux l’opportunité de réaliser de bonnes affaires. Il convient donc de comprendre les raisons pour lesquelles ces biens suscitent un tel engouement.
Des acquéreurs prêts à investir dans des passoires thermiques pour obtenir des prix bas
Jean-Michel Lecomte est sur le point de finaliser la vente de son appartement parisien où il est né. Cependant, il a dû faire face à un problème : son appartement de 40 mètres carrés a reçu un mauvais classement énergétique, étant catégorisé comme une passoire thermique de classe F. Cette classification a conduit les acheteurs à négocier le prix à la baisse, une situation confirmée par Abel Medjouba, conseiller immobilier chez SAFTI, qui explique que le coût supplémentaire engendré par la mauvaise performance énergétique rentre inévitablement dans la négociation.
Malgré la vente de son bien en seulement quatre mois, Jean-Michel a dû le céder pour 327 000 euros, soit 40 000 euros de moins que ce qu’il espérait. Cette tendance à acheter des biens immobiliers avec un classement énergétique faible pour obtenir des prix plus bas se confirme avec l’histoire d’un couple en région parisienne. Ils ont délibérément choisi d’acquérir un appartement de 75 mètres carrés classé F, à un prix réduit. Le prix de vente initial était de 500 000 euros, mais en attendant un an, ils ont réussi à le faire baisser à 430 000, puis à 400 000 euros. Selon Valérie Monthe, l’acheteuse, les coûts de rénovation énergétique devraient s’élever à 30 000 euros pour passer de la catégorie F à la catégorie D. Pour le couple, l’achat d’une passoire thermique représentait la meilleure opportunité pour réduire leurs coûts.
Cette tendance à acquérir des biens immobiliers mal classés sur le plan énergétique pour obtenir des prix bas soulève des questions sur l’impact environnemental et financier à long terme. Alors que certains acheteurs sont prêts à entreprendre des travaux de rénovation énergétique pour améliorer la performance énergétique des biens, d’autres choisissent délibérément d’opter pour des passoires thermiques dans l’optique de réaliser des économies à court terme. Cette situation met en lumière la nécessité d’une réflexion approfondie sur les politiques et incitations visant à encourager une rénovation énergétique efficace et à limiter l’acquisition de biens immobiliers mal classés sur le plan énergétique.