Alors que les Jeux de Paris approchent et que l’activité physique deviendra la grande cause nationale en 2024, les politiques commencent à étudier les retombées économiques de ce phénomène. Les chiffres témoignent d’un réel engouement et encouragent les décideurs à prendre en compte les conséquences économiques d’une nation sportive.
L’activité physique et sportive pourrait-elle être une solution pour réduire les coûts de santé en France ? Alors que la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) recherche des économies, il semblerait que les économies potentielles liées à l’activité physique soient encore sous-estimées. Les bienfaits de l’activité physique sur la santé sont largement reconnus, mais son impact économique a été peu étudié jusqu’à présent. Cependant, plusieurs travaux montrent qu’il est possible de réaliser des économies à long terme grâce à l’activité physique.
En 2022, le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques a commandé un rapport sur les conséquences économiques de l’activité physique sur la santé. Selon ce rapport, le coût de l’inactivité physique en France s’élève à 140 milliards d’euros par an, d’après les données de la Cnam. Cependant, ce chiffre est largement sous-estimé car il ne prend pas en compte le coût des maladies chroniques en termes de morbidité.
Différentes études montrent que l’activité physique permet de réduire les risques de maladies cardiovasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète de type 2 et certains types de cancer. Par exemple, si plus d’un million de Français physiquement inactifs atteignaient les recommandations de l’OMS en termes d’activité physique, plus de 250 millions d’euros de dépenses de santé pourraient être économisés chaque année.
En 2018, le Bureau de l’économie du sport a également démontré que l’augmentation du niveau de l’activité physique et sportive en France pourrait permettre des économies considérables. Une augmentation de 10 % du nombre de pratiquants réguliers permettrait de réaliser un gain net de 300 millions d’euros par an. Ce chiffre pourrait atteindre 1,3 milliard par an avec une hausse de 50 % des pratiquants, et même 2,6 milliards par an si le nombre de pratiquants réguliers double.
Ces économies potentielles pourraient même avoir un impact positif sur le produit intérieur brut (PIB) du pays. Une modélisation a montré que l’augmentation du niveau d’activité physique de la population française pourrait augmenter le PIB de 2,98 à 13,94 milliards de dollars par an à partir de 2050.
De plus, les économies de coûts de santé liées à l’activité physique sont observées rapidement. Par exemple, une étude a montré qu’un programme d’activité physique adaptée permettait une diminution de 30 % des dépenses de santé chez des patients atteints de maladies coronariennes ou d’insuffisance cardiaque modérée dès la première année du programme.
Ces économies de coûts de santé vont de pair avec une amélioration de l’espérance de vie en bonne santé. Alors que l’espérance de vie des Français augmente, l’espérance de vie en bonne santé reste stable depuis une vingtaine d’années. L’activité physique peut contribuer à prolonger la vie en bonne santé en prévenant les maladies chroniques.
Malgré ces chiffres encourageants, la France reste un pays tourné vers la guérison plutôt que vers la prévention. Cependant, de plus en plus d’expérimentations sont en cours pour évaluer l’efficacité des parcours de soins intégrant l’activité physique et sportive.
En conclusion, l’activité physique et sportive présente de nombreux avantages pour la santé et peut permettre des économies significatives dans les dépenses de santé. Il est temps de prendre conscience de son importance et de la promouvoir davantage pour le bien-être de la population et pour l’économie du pays.