Depuis l’apparition de la crise du Covid-19, l’économie d’Andorre a connu une augmentation significative du nombre de télétravailleurs qui choisissent de s’installer dans le pays. En parallèle, de nouvelles fortunes émergent grâce au succès sur Internet, notamment des YouTubeurs et des célébrités des réseaux sociaux. Initialement, cette arrivée massive d’argent provenant de l’étranger était perçue comme une opportunité bénéfique par les autorités andorranes. Cependant, les retombées de cette situation commencent à peser lourdement sur la population locale, qui en paie le prix fort.
Andorre cherche à se débarrasser de ses influenceurs pour contenir la flambée des prix de l’immobilier
Après les avoir accueillis chaleureusement, l’Andorre, petit État niché entre la Catalogne et l’Ariège, cherche désormais à se débarrasser de ses influenceurs. En effet, ces derniers ont contribué à une flambée des prix de l’immobilier devenue problématique pour les habitants locaux. Pour faire face à cette situation, la principauté a pris des mesures pour taxer les spéculateurs ou évincer les faux habitants.
Une fiscalité avantageuse qui attire les petites fortunes
L’Andorre est devenue une destination prisée des influenceurs en raison de son cadre de vie idyllique, de ses stations de ski réputées et de sa connexion très haut débit. Mais surtout, c’est sa fiscalité avantageuse qui a attiré les petites fortunes des réseaux sociaux. En effet, l’impôt sur le revenu et les bénéfices des sociétés ne dépasse pas 10%, la TVA est de seulement 4,5% et le secret bancaire est sacré.
Initialement, l’arrivée des influenceurs était perçue comme une opportunité pour diversifier l’économie de la principauté, très dépendante du tourisme. Cependant, ils ont engendré une spéculation immobilière sans précédent.
Des prix inaccessibles pour les locaux
Bien que l’Andorre ait connu une période de construction et de vente florissante, cela n’a malheureusement pas profité aux habitants locaux qui se retrouvent désormais dans une situation de logement précaire. En effet, selon le journal El Diario, les prix de l’immobilier ont augmenté de 18% en un an et de 30% sur trois ans. Les salaires, quant à eux, ne sont pas en mesure de suivre cette augmentation vertigineuse.
En 2019, le gouvernement a gelé les loyers dans l’ancien afin de protéger les locataires. Malheureusement, cette mesure a eu des effets pervers, notamment une réduction significative du marché locatif, poussant certains habitants à envisager de partir. Ainsi, l’Andorre fait face aux mêmes problématiques que d’autres villes touristiques en Europe.
Pour contrer cette évolution inquiétante, les autorités ont interdit aux non-résidents d’investir dans l’immobilier. Cette mesure est cependant temporaire dans l’attente de l’adoption d’une nouvelle taxe sur les achats immobiliers, destinée à financer la construction de logements abordables. Il reste toutefois à voir si cette taxation sera suffisante pour dissuader les investisseurs.
L’apprentissage du catalan comme condition de séjour
Une autre mesure, peut-être plus contraignante, a été mise en place pour inciter certains influenceurs à faire leurs valises : l’obligation d’apprendre le catalan. Les nouveaux arrivants seront tenus de suivre trente heures de cours gratuits pour s’intégrer à la culture locale et apprendre la langue officielle d’Andorre. De plus, le Conseil général envisage d’imposer un examen à tous les candidats au séjour. Cette décision a suscité davantage de réactions de la part des influenceurs que la nouvelle taxe.
L’efficacité de ces mesures sera évaluée dans quelques mois. En attendant, l’Andorre poursuit ses efforts pour contenir la spéculation immobilière et préserver le bien-être de ses habitants locaux.