Les douleurs chroniques de la mâchoire sont un sujet moins médiatisé, cependant elles sont juste après le mal de dos en termes de prévalence. En effet, environ une personne sur dix pourrait un jour rencontrer des difficultés à mâcher ou à parler en raison de problèmes de mâchoire.
Des solutions inattendues pour les douleurs de la mâchoire
Géraldine Zamansky est formelle : une douleur persistante à la mâchoire, une migraine résistante aux traitements classiques ou des douleurs aux oreilles sans otite pourraient être liées à un problème de mâchoire. Un dysfonctionnement de cette articulation, souvent causé par une tension excessive, peut également affecter l’ouverture de la bouche ou entraîner des déplacements articulaires.
Ce problème est en effet la deuxième cause méconnue de douleurs chroniques après le mal de dos. Cependant, il reste largement sous-diagnostiqué, même au sein de la communauté médicale, ce qui entraîne souvent des diagnostics tardifs et des traitements inefficaces. Pour remédier à cette situation, un groupe d’experts internationaux a récemment publié de nouvelles recommandations. Ces experts étaient composés de spécialistes suisses de la douleur, de dentistes anglais et de patients canadiens ayant une connaissance approfondie de ces pathologies.
Les patients au cœur du processus de soin
Les patients ont joué un rôle important dans l’élaboration de ces recommandations. Après des années de souffrance, ces « patients experts » ont apporté des solutions fondées sur leur expérience personnelle, soulignant l’impact significatif même des améliorations minimes dans leur qualité de vie. Ils ont également attiré l’attention sur l’importance de prendre en compte les effets secondaires des traitements, même lorsque ces derniers offrent un soulagement partiel.
Une des conclusions majeures de l’analyse des 150 essais cliniques consiste en une mise en garde contre les interventions chirurgicales, qui sont souvent irréversibles. En effet, la chirurgie n’est pas toujours la solution pour corriger un dysfonctionnement de la mâchoire, surtout si elle n’est pas causée par une destruction totale de l’articulation.
Des traitements non chirurgicaux en tête des recommandations
Les nouvelles recommandations mettent l’accent sur des approches plus douces pour traiter les problèmes de mâchoire. Les kinésithérapeutes, spécialisés dans les mouvements et les massages adaptés, sont recommandés en première ligne. De plus, les thérapies comportementales et cognitives sont également fortement encouragées pour traiter les phobies et les angoisses liées aux douleurs chroniques de la mâchoire. Les experts soulignent également l’efficacité des injections de toxine botulique pour détendre les muscles de la mâchoire, bien que des essais cliniques supplémentaires soient nécessaires pour confirmer leur efficacité à long terme.
Ces nouvelles recommandations sont destinées à sensibiliser les professionnels de la santé à l’importance cruciale de reconnaître et de traiter les troubles de la mâchoire de manière appropriée, en mettant l’accent sur des approches non invasives et réversibles autant que possible.