Le diagnostic de performance énergétique occupe une place centrale dans le mouvement vers la transition écologique. Au fil des années, il a été l’objet de multiples critiques qui ont conduit à une réforme en 2023. Cependant, selon certains experts, parlementaires et le gouvernement, cette réforme ne va pas assez loin pour répondre aux enjeux actuels.
DPE : Une réforme nécessaire pour améliorer la fiabilité du diagnostic énergétique
Le diagnostic de performance énergétique, plus connu sous l’acronyme DPE, est aujourd’hui un document essentiel dans le domaine de l’immobilier. Il permet de classer les logements selon leur consommation d’énergie et leur impact sur l’environnement, de A (basse consommation) à G (mauvaise performance énergétique). Cependant, sa fiabilité est remise en question et des modifications sont envisagées pour le rendre plus précis et pertinent.
Une volonté de réforme affichée par le gouvernement
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a exprimé à plusieurs reprises son souhait de revoir le DPE afin qu’il prenne en compte les modes de chauffage et la taille des surfaces des logements. Selon lui, les résultats peuvent varier d’un professionnel à l’autre, ce qui crée une certaine incertitude pour les propriétaires. Il est donc nécessaire de modifier cet indicateur pour le rendre plus fiable et éviter les litiges.
Une fiabilité remise en cause
La fiabilité du DPE est mise en doute, notamment depuis une enquête menée par le magazine 60 Millions de consommateurs. L’étude a révélé que pour un même logement, différents diagnostiqueurs obtenaient des résultats divergents. Certains professionnels estiment que la méthode de calcul est fausse et ne reflète pas la réalité. Des alternatives ont été proposées, mais aucune n’a encore convaincu les autorités.
Des données insuffisantes pour produire un diagnostic fiable
Le président du Syndicat interprofessionnel du diagnostic immobilier (Sidiane), Jean-Christophe Protais, souligne que les données utilisées pour effectuer le DPE peuvent parfois être insuffisantes. Il propose donc la mise en place d’un « indice de complétude » qui responsabiliserait les propriétaires en les incitant à fournir toutes les informations nécessaires pour obtenir un diagnostic précis. Ainsi, si un indice de complétude faible apparaît sur le DPE, l’acquéreur pourra demander à refaire le diagnostic.
Des difficultés avec les petites surfaces et les bâtiments anciens
Le DPE pose également problème pour les petites surfaces et les bâtiments anciens. Les logements de moins de 30 m2 sont souvent plus énergivores que les plus grands. Pour remédier à cette situation, des fédérations du diagnostic immobilier demandent la mise en place d’un DPE pondéré pour les petites surfaces. De plus, les bâtiments anciens peuvent être difficiles voire impossibles à rénover selon les recommandations du DPE en raison de leur caractère historique.
Une formation des diagnostiqueurs à améliorer
La formation des diagnostiqueurs a été renforcée récemment, mais certains estiment que cela reste insuffisant. Selon Yannick Ainouche, président de la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fnaim, il faudrait créer des diplômes d’État pour les diagnostiqueurs afin de garantir leur compétence et leur professionnalisme. Il propose également la mise en place d’une véritable filière professionnelle pour attirer les jeunes dans ce secteur.
Lutter contre la fraude et assurer la responsabilité des diagnostiqueurs
La lutte contre la fraude dans le domaine du diagnostic immobilier est un enjeu important. Certains diagnostiqueurs travaillent sans certification ni assurance et ne déclarent pas leurs DPE à l’Ademe, ce qui pose un problème de confiance pour les consommateurs. C’est pourquoi la création d’une carte professionnelle pour les diagnostiqueurs est proposée, afin de garantir leur responsabilité et leur professionnalisme.
En résumé, la révision du DPE est nécessaire pour améliorer sa fiabilité et son efficacité. Il est important de prendre en compte les réalités du marché de l’immobilier et de proposer des solutions adaptées aux différentes situations. Une formation plus rigoureuse des diagnostiqueurs et des mesures de contrôle renforcées permettront de garantir la qualité des diagnostics énergétiques.