Coco.gg est en lien avec plusieurs scandales, notamment celui de l’assassinat du jeune Philippe à Grande-Synthe. Malgré cela, le site n’a jamais été réellement inquiété depuis sa création il y a près de deux décennies. Un de nos journalistes a pu expérimenter la simplicité du système en place.
Plongée dans l’univers troublant du site Coco.gg
Pendant cinq jours, notre reporter s’est immergé dans le monde en ligne de Coco, un site fréquenté par 850 000 visiteurs chaque mois. Sans modération ni besoin d’inscription, le site ne respecte pas l’interdiction aux mineurs, comme en témoigne notre reporter qui s’est fait passer pour CRICA18, une jeune fille de 15 ans habitant en Seine-et-Marne. En l’espace de cinq jours, CRICA18 a été exposée à une cinquantaine de contenus inappropriés, allant de photos et vidéos de webcams d’hommes se masturbant à des propositions de prostitution et de rencontres physiques avec des adultes. Un exemple concret est celui de Pierre, 59 ans, habitant Melun, qui a exigé de voir et de parler à CRICA18 via l’application Snapchat avant toute rencontre.
Des infiltrations régulières par les gendarmes
Outre les affaires de pédophilie, de prostitution et de viols, le site Coco est également associé à des guet-apens. Les forces de l’ordre interviennent souvent dans ce genre de situations. Récemment, la gendarmerie du Doubs a arrêté deux adolescents sur le point de dépouiller un utilisateur de Coco. Ces rencontres, initiées par des personnes intéressées par la prostitution du site, peuvent aboutir à des situations dangereuses. La gendarmerie qualifie ces incidents de « violences crapuleuses » visant à voler les victimes de leurs biens. Selon le lieutenant-colonel Damien Mathieu, Coco est un site « très dangereux » nécessitant une intervention policière.
Le site Coco.gg est surveillé de près par la gendarmerie, qui envoie des agents spéciaux en ligne pour traquer les activités illégales telles que la pédopornographie et la prostitution. Des enquêtes ont également révélé des trafics de drogue et d’armes se déroulant sur le site, où les messages s’effacent après quelques heures.
Le vide juridique, une prétendue légende
Malgré les infractions commises sur Coco.gg, sa fermeture n’est pas envisagée actuellement. Le site continue de générer des revenus, notamment avec ses abonnements « Premium ». L’argument avancé est que Coco est enregistré à Guernesey, mais ses serveurs sont situés en Belgique, relevant de l’Union européenne. Selon un policier spécialisé, il existe des moyens légaux pour agir contre ce type de sites opérant depuis l’UE. Néanmoins, l’avocat Alexandre Archambault estime qu’il n’y a pas de vide juridique en ligne et que des actions juridiques peuvent être entreprises.
Il fait référence à la loi française sur la confiance numérique et au Digital Services Act de l’Union européenne, adopté récemment. Malgré cela, le manque de surveillance efficace des sites comme Coco.gg persiste, laissant les prédateurs en ligne agir en toute impunité.
Appel à la fermeture du site
Caroline Darian, fille d’une victime d’agressions facilitées par Coco, appelle à la fermeture du site. Son témoignage met en lumière les dangers de la plateforme, qui a permis des abus sexuels inacceptables. Elle souligne l’existence de salons où des discussions malsaines ont lieu, favorisant des échanges entre prédateurs. Malgré les multiples affaires liées à Coco, le site reste en ligne, continuant de mettre en danger ses utilisateurs.
L’appel de Caroline Darian à la fermeture de Coco.gg soulève des questions sur la responsabilité des législateurs et des autorités. La non-moderation du site, couplée à son fonctionnement hors de tout cadre légal clair, expose ses utilisateurs à des risques sérieux. Le manquement de Coco.gg à transmettre les données techniques des suspects à la justice constitue un motif supplémentaire pour agir rapidement contre cette plateforme néfaste.