Afin de réduire les dépenses, les autorités envisagent de modifier les règles concernant les jours de carence dans le secteur privé, lorsque les employés sont en congé maladie. Cependant, les sociétés refusent de supporter les coûts supplémentaires engendrés par cette mesure proposée.
Les entreprises face à un durcissement des conditions de remboursement des arrêts-maladies
Dans le monde du travail, certains employeurs considèrent favorablement l’idée d’un durcissement des conditions de remboursement des arrêts-maladies. En augmentant les jours de carence, ils estiment que cela pourrait aider à limiter les abus et les arrêts de complaisance, qui posent souvent des problèmes aux entreprises en termes de gestion des plannings. Cependant, une fois ce principe établi, les dirigeants redoutent que cette mesure gouvernementale ne leur coûte finalement cher.
Actuellement, les salariés du secteur privé bénéficient d’un délai de carence de trois jours lorsqu’ils sont en arrêt-maladie. Cela signifie qu’ils doivent attendre le quatrième jour pour commencer à être indemnisés par la sécurité sociale. Pour réduire les dépenses, le gouvernement envisage d’instaurer un cinquième, un sixième voire un septième jour de carence. L’idée est que cela n’affecterait pas significativement la majorité des salariés, car ces jours de carence sont souvent compensés par les employeurs, surtout dans les grandes entreprises.
Le débat sur les jours de carences « d’ordre public »
Cependant, pour les entreprises, l’ajout de jours de carence à prendre en charge représenterait une charge supplémentaire. C’est pourquoi le patronat soutient la mise en place de ce qu’on appelle des jours « d’ordre public ». Ces jours de carence d’ordre public seraient sanctuarisés par la loi, ce qui signifie que ni l’État ni les entreprises ne pourraient les compenser. Cette mesure soulagerait les entreprises, mais pénaliserait les salariés. Le Medef et la CPME militent en faveur de cette option.
En coulisses, le gouvernement explore cette solution pour rétablir une certaine équité avec la fonction publique. En effet, les agents publics n’ont qu’un seul jour de carence en cas d’arrêt-maladie, sans aucune compensation. Il s’agit pour l’instant de pistes de réflexion, aucune décision définitive n’ayant été prise. L’objectif est de réaliser jusqu’à un milliard d’euros d’économies sur les 16 milliards que coûtent chaque année le remboursement des indemnités journalières à la sécurité sociale.