« La technologie de l’intelligence artificielle connue sous le nom de « Habsora » ou « l’Évangile » en français, joue un rôle crucial dans les opérations militaires de l’armée israélienne contre le Hamas. »
Une enquête révèle comment Israël utilise l’intelligence artificielle dans son offensive à Gaza
L’offensive israélienne à Gaza s’appuie sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, selon une enquête menée par le média israélo-palestinien +972 et corroborée par The Guardian. Alors que les frappes israéliennes ont repris après la fin de la trêve, vendredi 1er décembre, cette révélation soulève des questions sur l’impact de cette technologie sur la guerre.
Un programme d’IA appelé « Habsora » est utilisé par Israël pour déterminer les cibles de ses bombardements massifs sur la bande de Gaza et viser spécifiquement les membres du Hamas. Il s’agit d’une « usine à cibles » qui fonctionne 24 heures sur 24 et qui passe en revue des milliers de données afin de déterminer des « objectifs pertinents » de façon automatique et « à un rythme soutenu ». Ce processus est alimenté par une base de données de cibles potentielles, mises à jour en temps réel, et exploitées par l’IA pour suggérer des frappes.
Ces recommandations, générées par l’IA, ont mené au bombardement de cibles comme les maisons d’individus soupçonnés d’être des membres du Hamas ou du Jihad islamique. L’armée israélienne revendique ainsi sa première guerre menée avec l’IA dès 2021, citant l’utilisation d’autres algorithmes, en plus de Habsora, comme « Alchemist » ou « Depth of Wisdom ». Le recours à l’IA a permis à l’armée israélienne d’intensifier ses frappes conformément à la « doctrine Dahyia », qui a théorisé un usage disproportionné de la force.
Cette utilisation de l’IA peut expliquer l’augmentation du nombre de frappes sur Gaza. En effet, lors de l’offensive d’Israël à Gaza en 2021, le programme Habsora générait 100 cibles par jour, ce qui représentait une augmentation significative par rapport aux chiffres précédents. Cela a permis à l’armée israélienne d’atteindre des objectifs à un rythme plus élevé lors des opérations de guerre.
Cependant, cette utilisation de l’IA soulève des inquiétudes quant à l’impact sur les pertes civiles, alors que jamais une guerre n’avait provoqué autant de morts depuis le début du conflit israélo-palestinien en 1948. Le Hamas fait état d’au moins 15 000 morts depuis le 7 octobre, bien qu’aucune source sur place ne permette d’étayer ce bilan.
En conséquence, l’utilisation de l’IA dans l’offensive israélienne à Gaza soulève des questions éthiques et politiques sur l’impact de telles technologies sur les civils et sur la nature des conflits armés contemporains. Il est clair que ce développement technologique a des implications majeures qui exigent un examen minutieux de ses conséquences à long terme.