Malgré l’adoption de la loi immigration par le Parlement, le dispositif de l’Aide médicale d’Etat demeure en vigueur. Le gouvernement a annoncé une réforme pour le début de l’année 2024.
Les Républicains abandonnent la suppression de l’Aide médicale d’État en échange d’une réforme prévue pour 2024
Un compromis politiquement motivé, mais une question de santé publique en jeu
Lors des négociations pour le vote de la loi sur l’immigration, Les Républicains ont cédé sur la question de la suppression de l’Aide médicale d’État, en contrepartie d’une réforme du dispositif début 2024. Cette décision a été qualifiée de politique par Mathias Wargon, chef des urgences Smur de l’Hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Il a souligné que cette décision ne prend en compte que des considérations politiques sans se soucier des impacts sur la santé publique.
Wargon a mis en avant l’importance de cette question en termes de santé publique, relevant que de nombreux cas, notamment des cas de toux, pourraient avoir des implications importantes non seulement pour la personne concernée mais aussi pour son entourage et pour la santé publique en général.
Réforme de l’AME : une menace pour les services d’urgence
Le chef des urgences Smur de l’Hôpital Delafontaine à Saint-Denis a également mis en garde contre les effets néfastes que la réforme de l’Aide médicale d’État pourrait avoir sur les services d’urgence. Il a expliqué que cette réforme est susceptible d’entraîner un afflux de personnes vers les urgences, car les médecins libéraux ne seraient plus payés, obligeant ainsi les patients à se tourner vers les hôpitaux.
Wargon a prédit que cette situation ne ferait qu’aggraver la situation des hôpitaux, déjà confrontés à des difficultés importantes. Il a notamment souligné que les urgences sont déjà surchargées par les problèmes sociaux et sanitaires de la société.
Préoccupation concernant l’hébergement d’urgence et l’instabilité institutionnelle
La fin de l’inconditionnalité de l’hébergement d’urgence suscite également des inquiétudes chez Mathias Wargon. Il estime que cela pourrait entraîner une augmentation du nombre de personnes se présentant aux urgences, aggrémentant ainsi la surcharge déjà existante de ces services.
Le chef des urgences Smur de l’Hôpital Delafontaine à Saint-Denis a également réagi avec préoccupation à la démission d’Aurélien Rousseau et au remplacement par intérim d’Agnès Firmin-Le Bodo. Il déplore l’instabilité institutionnelle et met en avant les problèmes existants tels que les déserts médicaux et le manque d’attractivité des hôpitaux, soulignant la nécessité d’une réforme du système de santé et de la stabilisation des équipes médicales.