Selon Emmanuel Macron, la levée des droits de douane sur les importations de produits ukrainiens en Europe a principalement bénéficié à MHP, une entreprise de volaille. Le président exécutif de cette entreprise a répondu à ces accusations sur franceinfo en affirmant que la situation n’était pas de la responsabilité de l’Ukraine.
Le poulet ukrainien : une menace pour les éleveurs français
Les éleveurs français sont de plus en plus préoccupés par l’arrivée massive du poulet ukrainien sur le marché européen. Cette inquiétude est principalement dirigée vers l’entreprise géante du secteur, Myronivsky Hliboprodukt (MHP), dirigée par l’oligarque Yuriy Kosyuk. MHP détient d’immenses fermes-usines en Ukraine et contrôle environ 60% de la production nationale de volaille, soit environ trois cents millions de poulets par an.
La décision de l’Union européenne de suspendre les droits de douane avec l’Ukraine dans le but d’aider l’économie ukrainienne a rendu les poulets ukrainiens encore plus compétitifs sur le marché européen. Cette mesure a particulièrement profité à MHP, suscitant des critiques de la part du président français Emmanuel Macron, qui estime que les importations de poulet ukrainien ont surtout bénéficié à l’entreprise ukrainienne.
Une interview avec l’oligarque Yuriy Kosyuk s’est révélée infructueuse, mais le président exécutif de MHP, John Rich, a accepté de s’exprimer sur la situation. Selon lui, les affirmations d’Emmanuel Macron sur les importations massives de poulet ukrainien en Europe sont inexactes. Il affirme que les exportations de MHP vers la France ne représentent qu’une part minime des importations totales et n’ont pas d’impact significatif sur les prix du marché français.
Rich reconnaît cependant que la suppression des droits de douane a été bénéfique pour les exportations de MHP au sein de l’Union européenne. Cette stratégie mise en place pour aider l’Ukraine à satisfaire ses besoins a permis à la production ukrainienne de gagner une part plus importante du marché européen, remplaçant en partie les exportations en provenance du Brésil et du Royaume-Uni.
Malgré la crainte d’une mobilisation des agriculteurs en France, John Rich reste confiant en soulignant que les cycles de protestation font partie intégrante du paysage agricole. En tant que chef d’entreprise, il fait face directement aux conséquences de la guerre en Ukraine, avec une partie de ses employés mobilisés et un pourcentage tragique de pertes humaines parmi son personnel.
En conclusion, la bataille autour du poulet ukrainien sur le marché européen soulève des questions économiques et politiques complexes, mettant en lumière les enjeux liés à la concurrence agricole au niveau international. La situation reste tendue entre les éleveurs français et l’entreprise MHP, dans un contexte de guerre en Ukraine qui impacte directement le secteur de la volaille.