Minima sous le smic : pourquoi nos salaires sont devenus absurdes?

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Lors de la prochaine conférence sociale sur les bas salaires, qui aura lieu lundi, l’un des sujets abordés sera celui des grilles salariales qui déterminent les rémunérations les plus basses dans chaque profession. Il est important de noter que de nombreux salariés se trouvent en dessous du seuil du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), c’est notamment le cas dans le secteur des laboratoires d’analyses médicales. Cette question suscite de nombreuses préoccupations et nécessite donc une prise de conscience collective afin de garantir des conditions de travail plus équitables pour tous les travailleurs.

Les syndicats en quête de meilleures rémunérations dans les laboratoires d’analyses médicales

Les syndicats ont l’intention de soulever la question des minima de branches lors de la conférence sociale sur les bas salaires, qui se tiendra le 16 octobre au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris. Cette problématique concerne les salaires les plus bas de chaque profession, qui se situent actuellement en dessous du SMIC dans la moitié des branches. Un exemple concret est celui des laboratoires d’analyses médicales, où sept niveaux de salaires se trouvent en dessous du salaire minimum légal. Parmi les employés concernés figurent les agents d’entretien, les secrétaires, les informaticiens et les coursiers, qui sont tous rémunérés au SMIC, soit 1 747 euros bruts par mois.

« De temps en temps est tombée une prime »

De plus en plus de personnes, comme Mathilde, technicienne dans un laboratoire, décident de partir à la recherche de meilleures rémunérations. Malgré son poste nécessitant un minimum de bac +2, elle débute également au SMIC. « J’ai voulu déménager pour me rapprocher de mon travail », explique-t-elle. « Sauf que vu mon salaire, je ne pouvais rien avoir. Ou alors il fallait que je parte en colocation, ou que je fasse un prêt. »

Jocelyne, technicienne elle aussi, estime être mieux lotie avec un salaire de 2 500 euros nets par mois, négocié au début de sa carrière. Cependant, en examinant attentivement ses fiches de paie, elle constate que son salaire n’évolue guère. « 240 euros nets par mois en plus en quatorze ans. J’ai moins de pouvoir d’achat, je suis moins à l’aise qu’il y a treize ans. C’est fou quand même! De temps en temps est tombée une prime. Une prime Covid, les primes Macron, là… mais c’est tout », déplore-t-elle.

Depuis près d’un an, les négociations au sein de la branche des laboratoires d’analyses médicales sont au point mort. Les patrons justifient cette situation en expliquant qu’ils doivent d’abord rembourser la dette de l’assurance-maladie, malgré les bénéfices considérables réalisés pendant la pandémie de Covid. Les grilles de salaires stagnent donc, voire évoluent trop peu, alors que le SMIC et l’inflation continuent d’augmenter. Étienne Leclerc, représentant syndical, estime que « la grille perd ses raisons d’exister », soulignant que l’échelonnement des qualifications et des compétences n’a plus aucun sens. « Nos salaires n’ont plus aucun sens aujourd’hui », déplore-t-il.

La hausse du SMIC prévue pour janvier prochain entraînera la branche des laboratoires d’analyses médicales à compter neuf échelons en dessous du salaire minimum, au lieu des sept actuels. Certains syndicats, comme la CFDT, demandent des sanctions à l’encontre des entreprises dont les grilles de salaires démarrent en dessous du SMIC, par exemple en leur retirant les aides publiques ou les exonérations de cotisations.

Les employés de laboratoires d’analyses médicales inquiets à propos de leurs salaires – Reportage de Camille Marigaux

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