Orpaillage illégal en Guyane : Des associations attaquent l’État en justice pour ses défaillances

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Six associations se regroupent pour porter plainte contre l’Etat français, les accusant d’avoir agi avec négligence dans la protection de la santé des citoyens ainsi que des écosystèmes. Le collectif demande instamment un durcissement considérable des mesures de lutte contre l’exploitation aurifère illégale.

Des associations intentent une action en justice contre l’État pour dénoncer l’orpaillage illégal en Guyane

Un collectif d’associations, comprenant l’Association des victimes du mercure-Haut-Maroni, le programme Wild Legal, la Coordination des organisations des peuples autochtones de Guyane (Copag), la Jeunesse autochtone de Guyane (JAG), Maiouri Nature Guyane et Solidarité Guyane, a annoncé dans un communiqué son intention de poursuivre l’État en justice. Cette action a été engagée pour dénoncer les défaillances de l’État en matière de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane et de protection des droits humains et de l’environnement.

Le collectif soulève plusieurs problèmes, notamment le développement incontrôlé de l’orpaillage en Guyane et la multiplication des sites clandestins. Selon les associations, il y aurait actuellement près de 500 sites d’orpaillage illégal en Guyane, dont 114 rien que dans le parc amazonien de Guyane. Les conséquences de cette activité illégale sur l’environnement sont désastreuses, avec plus de 7 000 tonnes de boue déversées quotidiennement dans les cours d’eau, ainsi que plus de 13 tonnes de mercure rejetées chaque année.

L’utilisation du mercure dans l’extraction de l’or entraîne une pollution des eaux fluviales. L’Organisation mondiale de la santé considère d’ailleurs le mercure comme l’un des produits chimiques les plus préoccupants pour la santé publique. Les effets néfastes de l’exposition au mercure peuvent être graves, allant de troubles visuels et auditifs à des convulsions, en passant par des troubles mentaux et des retards d’apprentissage chez les enfants.

Bien que la France ait interdit l’utilisation du mercure pour l’orpaillage en Guyane depuis 2006, il continue de contaminer la vie des Amérindiens, en particulier dans la région du Haut-Maroni. Des analyses réalisées récemment ont confirmé la persistance de taux de mercure intolérables. Les associations estiment donc que l’État français n’a pas mis en place de solution pérenne pour garantir le droit à la santé et à la sécurité alimentaire de ces populations dont la subsistance dépend de la nature.

Cette action en justice est importante car elle est inédite. Le collectif d’associations demande à l’État de mettre fin à sa carence fautive en matière de protection de la santé des citoyens et de préservation des écosystèmes. Les associations requérantes réclament également un renforcement drastique des mesures de lutte contre l’orpaillage illégal.

Les requérants s’appuient sur des précédents judiciaires pour étayer leur argumentation. En 2012, la Cour de cassation a reconnu pour la première fois l’existence d’un préjudice écologique causé par Total au littoral breton, suite au naufrage du pétrolier Erika. L’exemple de la pollution de la rivière Turag au Bangladesh a également montré que l’État avait le devoir de protéger et défendre les droits des rivières du pays.

En engageant cette action en justice, le collectif d’associations espère faire entendre sa voix et obtenir des mesures concrètes pour lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane. Il n’est pas tolérable que les actions de l’État se contentent de constater les dommages sans y mettre un terme. La protection de l’environnement et des droits humains doit être une priorité absolue.

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Tombé dans la marmite du web au début du siècle je vous pose ici le fruit de mes recherches