Atos, une entreprise de services informatiques peu connue du grand public, occupe une place importante dans le secteur industriel français. Actuellement en proie à de graves difficultés financières, elle pourrait faire l’objet d’un rachat par le riche homme d’affaires Daniel Kretinsky, à moins que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, n’intervienne.
Atos, ex-champion français des services informatiques, fait face à de grandes difficultés financières ces dernières années, au point de perdre sa place de numéro un derrière Capgemini. Avec environ 10 000 employés en France et plus de 100 000 dans le monde, le groupe souffre d’une chute de sa valeur sur le marché boursier, avec une baisse de 25% en une journée. Depuis le début de l’année, le titre est en repli de 60%. La situation est aggravée par un projet peu convaincant de scission de l’entreprise en deux blocs : gestion informatique pour compte de tiers d’un côté, et activités de cybersécurité de l’autre.
Les actionnaires sont dubitatifs et les repreneurs potentiels pointent le bout de leur nez. Atos doit renoncer à son projet d’augmentation de capital de 720 millions d’euros, faute d’investisseurs pour suivre. La société doit rembourser entre trois et quatre milliards d’euros d’emprunts et d’obligations avant fin 2025, auprès de 22 banques créancières. Daniel Kretinsky, milliardaire tchèque, s’intéresse de près à l’entreprise et a multiplié ses prises de participations en France dans divers secteurs.
La situation est telle que Atos a demandé la nomination d’un mandataire pour l’assister dans les négociations. L’ancien patron d’Atos, Thierry Breton, aujourd’hui commissaire européen au marché intérieur, est également évoqué dans le dossier. On se demande si l’État français doit intervenir et renationaliser, au moins partiellement, Atos. En effet, Atos a été sélectionné pour gérer le centre de commandes des opérations technologiques des sites des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. La décision à venir aura des implications directes sur l’emploi et sur l’organisation des Jeux olympiques.